La jeune femme explique ensuite que cet événement va coûter environ 30 milliards de dollars au Brésil (on a vu plus haut que le coût de l’organisation annoncé officiellement est de l’ordre de 10 milliards de dollars) ce qui, selon elle, représente plus d’argent que le montant des dépenses des 3 dernières coupes du monde. Carla nous invite alors à nous interroger sur la nécessité de telles dépenses dans un pays où l’illettrisme atteint près de 21% dans certains endroits et 10% en moyenne nationale, qui occupe la 85ème place dans le classement établi selon l’indice de développement humain (IDH), qui compte encore quelques 13 millions de personnes sous-alimentées (après vérification ce chiffre est exact, et ce, malgré les efforts faits en la matière notamment à travers la politique de « Faim Zéro » lancée initiée par le président Lula) et où l’accès aux soins reste difficile pour une grande partie de la population. A l’aune de ces données, la question posée par l’animatrice semble tout à fait légitime : « Un tel pays a-t-il besoin de plus de stades ? ». La suite de la vidéo nous montre une femme médecin, révoltée et en colère, qui se dit totalement dépassée et impuissante, toute seule, pour soigner tous les patients qui affluent dans son cabinet. Elle accuse notamment le gouvernement brésilien de ne rien faire pour soutenir le secteur de la santé.
Selon le gouvernement brésilien l’organisation de la Coupe du monde 2014 va permettre d’améliorer les choses dans le pays mais pour la réalisatrice de cette vidéo, le peuple ne verra pas un centime des retombées financières de cet événement car l’argent ira tout droit dans les poches de la FIFA et dans celles de quelques riches entrepreneurs. La jeune femme aborde ensuite la question de la criminalité en nous expliquant qu’en vue de l’événement, la police militaire fait le tour des favelas pour en chasser les gangs, les faire se déplacer le temps que dure la coupe du monde. Mais ceci ne règle pas les graves problèmes d’insécurité du Brésil pour autant puisque, d’une part, les gangs reprendront leurs territoires juste après la fin de l’événement et, d’autre part, ils ne seront de toutes façons jamais bien loin afin de pouvoir approvisionner les soirées et les fêtes en drogue…
Carla attire ensuite notre attention sur les nombreuses expulsions et expropriations de citoyens brésiliens qui ont eu lieu, sans ménagement et sans aucun dédommagement, afin de libérer de l’espace pour les infrastructures des Jeux Olympiques et de la Coupe du monde. Contre leur volonté, des milliers de personnes ont vu leurs maisons être marquées par les entreprises de démolition puis détruites.
Enfin, la réalisatrice conclue en précisant qu’elle n’a rien contre ces grands événements sportifs qui font vibrer le monde entier, mais que son pays, le Brésil, n’est tout simplement pas prêt, sur le plan économique et social, à assumer une telle charge financière alors qu’il reste tant à faire pour améliorer le quotidien du peuple brésilien en matière d’éducation, de santé, d’emploi et de sécurité.
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